Richard-Stanislas Cooke, maire de Trois-Rivières, député libéral de Trois-Rivières et oncle de Maurice Duplessis. C'est le Révérend Père Marcel Champagne, curé de Schefferville, qui souhaitait justement s'entretenir avec le premier ministre, qui administre les derniers sacrements au moribond le 4 septembre[144],[142]. Lapalme dira qu'il s'agit de la « mainmise du gouvernement sur l'ensemble du mécanisme électoral[125] ». ». Il sait que la province a besoin des géants de la finance - dont la plupart ne sont pas francophones - pour la mettre en valeur et créer des emplois pour les Québécois. Au moment du dévoilement, René Lévesque rend hommage aux accomplissements de Duplessis tout en soulignant les aspects réactionnaires de ses politiques[240]: « Nous aujourd'hui nous pouvons regarder celui-là ensemble sans qu'il soit nécessaire de préciser que le gouvernement du Québec n'a pas l'intention de placer des cadenas nulle part, de relancer des opérations à Asbestos, ou de confisquer quelque trésor polonais que ce soit. La publicité par l’objet a aussi commencé à se développer. Le second gouvernement Duplessis est aussi connu pour son conservatisme, son autoritarisme, son système clientéliste de grande ampleur, son antisyndicalisme et sa lutte contre le communisme ainsi que contre les Témoins de Jéhovah. La Fédération veut alors négocier une convention collective et essuie un refus catégorique de la Dominion Textile[86]. Alors que les journaux rapportent les moindres détails de l'enquête et que les lecteurs s'en délectent, le Comité des comptes publics est un véritable tremplin politique pour le chef de l'opposition[58]. Ayant exercé le pouvoir à une époque où de nouveaux modes de communications médiatiques s'imposent, notamment le cinéma, Maurice Duplessis s'est assuré d'exercer une importante influence sur la sphère culturelle. Maurice Duplessis meurt en fonction, des suites d'une hémorragie cérébrale, alors qu'il visitait la ville minière de Schefferville. Peu avant l'élection, Paul Gouin annonce qu'il ne présente pas de candidats et qu'il quitte temporairement la politique : Duplessis est seul à la tête des unionistes[66]. The True Face of duplessis. En pleine Grande Dépression, le caucus conservateur le choisit comme successeur de Houde, alors que le trifluvien défait Onésime Gagnon, député de Dorchester, à 332 voix contre 214[41],[42]. Le développement du nord québécois, privilégié par Duplessis, s'effectue notamment « dans des conditions avantageuses pour les investisseurs » étrangers[135]. Quant à Maurice Duplessis, il est réélu dans sa circonscription, qu'il remporte par une majorité de 1 200 voix (sur environ 8 500 votes)[53]. Quoi qu'il en soit, l'électorat semble généralement satisfait des politiques de Maurice Duplessis puisque l'Union nationale est reconduite au pouvoir lors des élections générales de juillet 1952[125]. Maurice Duplessis et son équipe n’utilisaient pas les sondages. Le dernier mandat de Maurice Duplessis est notamment marqué, en 1957, par le scandale du gaz naturel. Maurice Duplessis grandit dans le quartier Sainte-Cécile à Trois-Rivières (où il fera plusieurs de ses discours électoraux, entre autres à l'aréna Laviolette) dans un foyer modeste, sobre et pieux. Il se présente comme le meneur du peuple contre une caste politique corrompue[217]. Dans la capitale québécoise, le corps est d'abord pris en charge par la police provinciale, puis confié à un entrepreneur de pompes funèbres qui procède à l'embaumement de Maurice Duplessis[132]. Les milieux nationalistes jubilent. Duplessis was born in Trois-Rivières, the son of Bertha (born Genest) and local politician Nérée Le Noblet Duplessis. Cette défaite a raison du chef du Parti libéral, qui laisse sa place à la tête de l'opposition et part siéger au Sénat[119]. L'Union nationale, quand elle était dans l'Opposition, avait promis de détruire la puissance des capitalistes étrangers sur l'économie du Québec, mais elle est désormais au pouvoir. Puis, lors de sa dernière campagne en 1956, la publicité de Duplessis a traversé les frontières et s’est retrouvée sur 28 pages du New York Times[211]. Il consulte alors le chanoine Lionel Groulx qui soupçonne que Duplessis veut s'approprier le mérite de l'adoption d'un drapeau national[110]. Histoire du Québec 24 - Le Temps de DuplessisRéalisé par Gilles Carle (1928-2009)Maurice Duplessis était un avocat et homme politique Québécois. Et vous savez ce qui est arrivé. Le cabinet est finalement composé de 14 ministres[69]. En fait, cette omniprésence et cette propagande radiophonique, qui était un message narratif professionnel dicté par des artistes populaires a permis de « percer le mur du silence »[208] solidifié par la presse qui avait un parti pris pour les libéraux. Dans le marketing politique, les stratégies employées nécessitent plusieurs personnes qui ont comme travail d’étudier l’électorat, d’influencer les masses et projeter une bonne image d’un candidat. Pourtant, malgré ses brillants résultats et son caractère studieux, il n’en est pas moins taquin et espiègle. On retrouve ces représentations dans Au nom du père, du fils et de Duplessis, un recueil féministe d'Andrée Yanacopoulo ou encore la série télévisée Asbestos[247]. À l’autre extrémité 1968, dernière année où Daniel Johnson de l’Union nationale est au pouvoir. Duplessis first won the seat as a Conservative Party of Quebec candidate in the 1927 Quebec election. L'instruction obligatoire ne sera d'ailleurs que très peu appliquée durant les quinze années de règne duplessiste qui suivront[103]. Il devient aussi bâtonnier du Québec, c’est-à-dire le président de l’Ordre des avocats du Québec, de 1937 à 1938. Following his death and the subsequent election of a Liberal government under Jean Lesage in 1960, Quebec entered a period later termed the Quiet Revolution (Révolution tranquille), a decisive movement away from the conservative policies of Duplessis and toward a secular social democracy. Pour ajouter l'insulte à l'injure, le 25 avril suivant, Étiennette Duplessis, la sœur de Maurice, épouse Édouard Bureau, le fils de Jacques. Cette disposition donne un bon argument aux employeurs pour refuser de négocier avec les syndicats en attendant que l'Office des salaires raisonnables détermine lui-même des salaires minimums. Peu avant l'élection de 1936, Duplessis illustra parfaitement cette posture en déclarant: « Je ne suis pas bleu, je ne suis pas rouge, je ne suis pas tory, je suis national »[218]. Malgré l'image populiste qu'il arborait en public et certaines rumeurs qui ont longtemps persisté, même après sa mort, Duplessis était aussi un amateur d'opéra et de lecture. Bien qu'il ne remette pas complètement en cause les institutions démocratiques, le système des partis ou le cadre parlementaire, il se présente souvent comme au-dessus de la mêlée et non-partisan afin de rallier des électeurs issus de toutes les traditions politiques[217]. (« Salut, ô Croix, notre unique espérance »). Maurice Duplessis a été honoré à maintes reprises et son nom, bien que polémique, a aussi été retenu pour décorer le paysage toponymique du Québec[269]. Ces derniers n'arrivent pas à sortir la tête de l'eau et les critiques de George-Émile Lapalme à l'endroit des projets d'exploitation minière dans l'Ungava n'y changent rien[126]. Les quinze ans de domination de l'Union nationale durant les années 1940 et 1950 furent également caractérisées par de fréquents affrontements avec Ottawa, notamment sur des questions de fiscalité et de financement (le dossier des universités fut sans doute la plus marquante de ces querelles). Duplessis est reçu avocat au Barreau du Québec le 14 septembre 1913[15]. Votez pour l’Union nationale et ses candidats » (1944), « Les libéraux donnent aux étrangers ; Duplessis donne à sa province » (1948), « Laissons Duplessis continuer son œuvre » (1952) et « Avec Duplessis, c’est le progrès » (1956)[213]. La foule, débordant des trottoirs de la Grande Allée, observe le défilé de voitures accompagné par le son d'une marche funèbre entonnée par le Royal 22e Régiment en tenue de deuil[153],[154]. Ensemble, ils ont mis de l’avant une propagande « aussi massive et dynamique, aussi simple et aussi complète, aussi efficace que moderne »[203]. The Canadian Historical Association in a booklet on file with Collections Canada puts it this way: *The Union Nationale was founded as an alliance in 1935 with Duplessis as leader. Alors qu'il fréquente le cercle oratoire et la Société Saint-Thomas-d'Aquin du collège, il se démarque dans les débats de classes et en rhétorique[9]. Boily souligne l'esprit de la posture populiste[214] : « Le populisme est une façon d'être en politique, c'est-à-dire qu'il se présente comme un mode authentique de représentation d'un peuple qui ne serait pas adéquatement représenté. Certains libéraux nationalistes sont déçus de la manière dont leur chef gère la crise économique des années 1930. L'unioniste Martin Fisher vote en faveur de la proposition libérale[100]. He rose to power after uniting his Conservative party and the breakaway Action liberale nationale progressive faction of the Liberal party of Premier Louis-Alexandre Taschereau, to form a new national-conservative party, the Union Nationale. Pour ce qui est de Conrad Black, Jonathan Livernois considère que son premier volume est plus « modéré » que le second, au sein duquel Black laisse davantage paraître ses partis pris conservateurs[235]. En effet, même dans les rangs du premier ministre, une opposition commence à pointer le bout du nez. Oui, je sais. Le premier mandat de Maurice Duplessis à la tête du Québec s'amorce avec la formation de son cabinet ministériel. In his comments, Justice Abbott wrote, "The cancellation of the licence was made solely because of the plaintiff's association with the Witnesses of Jehovah and with the object and purpose of preventing him from continuing to furnish bail for members of that sect." Berthelot résume en ces termes son interprétation de l'ouvrage de Robert Rumilly[234] : « Dans l'ensemble, Maurice Duplessis et son temps est un véritable monument à la mémoire de l'ancien premier ministre. Il conteste également les interprétations selon lesquelles la grève d'Asbestos est un symbole de « l'entrée du Québec dans le monde moderne » ou une victoire des syndicats, notamment parce que le dénouement du conflit est largement imputable à l'intervention du clergé et qu'une bonne partie des revendications syndicales furent ignorées[124]. Ces œuvres traitent de sujets en phase avec le programme politique du parti au pouvoir : l'éloge du monde rural (Jeunesse rurale, 1952), l'importance de l'agriculture (Le lin du Canada, 1947 et Le tabac jaune du Québec, 1952) ou encore la construction de routes et de ponts (Les routes de Québec, 1951 et Par-dessus nos rivières, 1957)[192]. Cette loi de 1937 permet au Procureur général du Québec, poste tenu par Maurice Duplessis lui-même, d'ordonner la fermeture de toute organisation ou établissement soupçonné de « communisme » ou de « bolchévisme »[185]. Au début du XXe siècle, un engouement nationaliste traverse le Québec et la popularité de figures politiques telles qu'Henri Bourassa et Wilfrid Laurier se fait ressentir partout. Très discret sur sa vie privée, Duplessis se disait « marié à sa province »[216]. À l'époque, le sociologue Fernand Dumont est l'un des principaux critiques du bilan de Maurice Duplessis[224]. Élu 5 fois premier ministre, Maurice Duplessis a gouverné aux mêmes périodes qu'Hitler, Staline ou Mao. Duplessis also opposed military conscription and Canadian involvement in World War II. Bien qu'il estime que ce geste fut peut-être un clin d'œil à l'ultramontanisme de son père, l'historien Jonathan Livernois y voit surtout une continuité avec les politiques de Taschereau, rappelant que les libéraux avaient mis en place des crucifix dans les palais de justice et instauré la prière « universelle » en 1922[73]. Sociable et dynamique, parcourant la ville à bord de sa voiture de luxe de marque Winton (en) (achetée à crédit, au grand désarroi de son père), il devient vite une figure populaire à Trois-Rivières[18]. Il en va de même pour Adhémar Raynault, député de L'Assomption et maire sortant de Montréal, qui annonce qu'il ne sera pas candidat car il veut « garder l'estime de ses compatriotes »[94]. ». Berthelot perçoit aussi une volonté chez Black de « remettre en question la part novatrice et ''révolutionnaire'' de la Révolution tranquille et de raviver l'intérêt pour l'Union nationale »[237]. Ce parti est fondé par Maxime Raymond, député libéral fédéral de Beauharnois-Laprairie, qui en dirige l'aile fédérale[105]. Lucien Bouchard se voit à son tour comparé à Maurice Duplessis lorsqu'il s'engage dans une série de compressions budgétaires[245]. Maurice Duplessis was first elected in 1927 as a Conservative Party MP for Trois-Rivières. Donc, Duplessis n'aime pas les intellectuels »[231]. Pour d’autres, elle est plutôt le fait des années 1960 et s’achève avec la prise du pouvoir des libéraux de … Cette critique de l'« empiètement du fédéral » émerge dans un contexte bien particulier, celui de l'entre-deux-guerres, de la Grande dépression et de la Seconde Guerre mondiale. Même son de cloche chez l'écrivain et syndicaliste Pierre Vadeboncœur, qui fait remonter la Grande Noirceur jusqu'à la Conquête de 1760 et érige Maurice Duplessis en héritier de l'échec des rébellions de 1837[225]. Dès 1939, sur les affiches électorales, il n’était pas inscrit « Union nationale », mais « Duplessis »[201]. porte le nom de « Grande Noirceur » (sur l'étiquette, on peut voir un Duplessis aux allures diaboliques) et que des étudiants ont scandé, lors du Printemps érable de 2012, « on recule, on recule, on recule jusqu'à Duplessis ! Ces mémoires offrent un portrait éparpillé et anecdotique de Duplessis, alors que ses alliés vantent son leadership et sa générosité et que ses adversaires dénoncent son autoritarisme et son hypocrisie[238]. À Trois-Rivières, Maurice Duplessis sera quant à lui réélu de justesse à 3 812 voix contre 3 771 pour son adversaire libéral Louis-Philippe Bigué – une majorité de seulement 41 voix[36]. » ou encore, en s'adressant aux policiers anti-émeutes, « Duplessis ! C'est le sort qui pourrait vous attendre demain si vous alliez vous tromper le jour du scrutin[128]. Premier cabinet de l'Union nationale (1936), Cabinet de l'Union nationale à l'ouverture de la. Ce dernier fixe de nouvelles élections au 17 août 1936[61]. Montreal: Harvest House Limited. Les deux partis se partagent alors les circonscriptions afin d'éviter que leurs candidats ne s'affrontent[50]. Les années 1990, marquées par le néolibéralisme et l'apparition de l'Action démocratique du Québec (ADQ), une coalition qui rappelle à certains observateurs l'Union nationale, ravivent l'image du duplessisme. 50 000 personnes affluent autour de l'église pour rendre un dernier hommage à la première personne à recevoir des funérailles d'État en vertu du protocole cérémoniale québécois récemment adopté[155],[157],[158],[159]. » Cette déclaration quelque peu prophétique est révélatrice de l'animosité entre Maurice Duplessis et Camillien Houde. Il faut les citer avec des pincettes, disons. et une instrumentalisation opportuniste et électoraliste du nationalisme[227],[228],[229]. En 1944, l'opposition généralisée à la conscription et le plébiscite de 1942 au Québec entraînent le retour au pouvoir de l'Union nationale. ». Après avoir tenté de contester le résultats des élections provinciales, les conservateurs dénonçant une panoplie d'irrégularités, Houde démissionne de son poste de chef du Parti conservateur du Québec le 19 septembre 1932[39]. Tout au long de sa carrière politique, l’équipe de Duplessis s’est assurée qu’il conserve une image omniprésente au sein du public. Vadeboncœur voit dans le duplessisme ce qu'il considère être les caractéristiques du Québec de la fin du XIXe siècle, à savoir la « résistance négative », l'« inaction » et l'« intégrisme »[225]. Sa mémoire phénoménale et sa curiosité naturelle aidant, il maintint cette connaissance pendant toute sa vie. Bonne chance Personnages marquantsC'est parti! Duplessis confie ses pensées à un certain Antonio Barrette, qui est à l'époque un jeune délégué de Joliette : « Vous allez voir Houde monter jusqu'au sommet de la colline, mais rendu là, il va redescendre sur l'autre pente[35] ». Elle démontre également une continuité, à l'égard d'Hydro-Québec, entre les interventions du gouvernement Duplessis et celles entreprises par les gouvernements subséquents, notamment ceux de Jean Lesage, Daniel Johnson, Robert Bourrassa et René Lévesque [...] nuançant le mythe d'un changement radical. Ensuite les ministres, procédant par ordre d'ancienneté et tels des écoliers récitant une leçon, présentaient les projets de loi qu'ils désiraient faire adopter. In the 1931 election, he was reelected in his seat, but Conservative leader Camillien Houde lost both the election and his own seat. Ainsi, entre 1945 et 1960, l'Office de l'électrification rurale fit passer de 20 % à 98 % la proportion de fermes ayant accès à l'électricité au Québec[176]. Gérard Filion, directeur du Devoir, ne cache pas son opposition: « Quand la loi favorise le vol, il faut crier halte-là[127]. L'Union nationale, issue d'une coalition entre libéraux et conservateurs, est quant à elle divisée sur la question[100]. Il est cependant incapable de mener l'Union nationale à la victoire lors des élections générales québécoises de 1960, tenues le 22 juin, qui voient les libéraux de Jean Lesage former un gouvernement majoritaire[167],[168]. Camillien Houde, qui se présente comme indépendant dans Sainte-Marie, est également élu[96]. L'enfant est baptisé quelques mois plus tard par Mgr Laflèche en personne, et il sera appelé Maurice – prénom choisit par le père, en l’honneur de sa circonscription électorale de Saint-Maurice[4]. La cérémonie terminée, le cortège reprend forme et la procession se dirige vers le cimetière Saint-Louis, où une foule d'environ 1 200 personnes s'est déjà entassée pour assister à l'inhumation[132],[160]. En 1942, après avoir subi une opération pour une hernie étranglée, Maurice Duplessis voit son leadership à nouveau contesté[97]. Paul Gouin et Maurice Duplessis ne s'entendent pas sur la séparation des circonscriptions électorales (une clause accordait alors de 25 à 30 circonscriptions aux conservateurs et une soixantaine à l'ALN)[62]. Avant de nous lancer dans l’histoire de la fondation de l’Union nationale et pour comprendre l’action de Maurice Duplessis, il nous faut saisir son apport à la tradition ultramontaine héritée de son père. Ah ! Au printemps 1936, le Comité des comptes publics déclenche une commission d'enquête visant à étudier la gestion des fonds publics par le gouvernement Taschereau[57]. Même si Duplessis ne s'enrichit pas personnellement par le biais du système de favoritisme, l'Union nationale n'hésitera jamais à renflouer ses coffres avec l'argent d'entrepreneurs qu'elle remercie généreusement une fois au pouvoir[83]. L’une des principales stratégies de Duplessis dépeinte par les experts était son utilisation des médias de masse. Il retourne ensuite dans sa ville natale pour pratiquer le droit. Il n'est pas intéressé par les affaires, peut-être, estime Conrad Black, « parce qu'il savait que les Anglais y étaient fortement avantagés »[10]. Selon le journaliste Pierre Laporte, lors de cette dernière campagne, l’Union nationale aurait dépensé 2 016 500 dollars en publicité, faisant une moyenne d’argent dépensé par candidat unioniste de 23 000 dollars, comparativement à 4 000 dollars par candidat pour le Parti libéral du Québec[202]. La mort de Maurice Duplessis se vit comme un deuil national. Le cardinal Villeneuve, archevêque de Québec, publie un communiqué étayant les positions de l'épiscopat[100] : « Nous ne sommes pas favorables au suffrage politique féminin : 1) parce qu'il va à l'encontre de l'unité et de la hiérarchie familiale ; 2) parce que son exercice expose la femme à toutes les passions et à toutes les aventures de l'électoralisme ; 3) parce que, en fait, il nous apparaît que la très grande majorité des femmes de la province ne le désire pas ; 4) parce que les réformes sociales, économiques, hygiéniques, etc., que l'on avance préconiser pour le droit de suffrage chez les femmes, peuvent être aussi bien obtenues grâce à l'influence des organisations féminines en marge de la politique. C'est pourquoi nous plaçons, à la base même de notre plan d'action, les réformes agraires[47]. Six mois plus tard, en janvier 1953, l'Union nationale adopte la Loi modifiant la loi électorale du Québec[125]. Malgré le manque de services publics, certains font également valoir qu'il est responsable d'une longue période de croissance économique en plus d'avoir déposé 15 surplus budgétaires consécutifs. Pour Conrad Black, biographe de Maurice Duplessis et sympathisant de l'Union nationale, le « Chef » est « le plus important leader de toute l'histoire de la politique provinciale du Québec »[174]. Il compte une majorité d'anciens conservateurs et cinq libéraux[69]. Le Devoir, par le biais de son éminent journaliste Pierre Laporte, participera d'ailleurs à la chute de l'Union nationale en révélant la corruption du gouvernement durant le « Scandale du gaz naturel », à la fin des années 1950. Le populiste veut attirer à lui le vote des électeurs en misant sur l'idée d'une représentation plus vraie et honnête, le peuple n'étant pas seulement mal gouverné mais aussi la victime d'une caste qui profite d'un système qu'elle a mis en place et qui agit à l'encontre du bien populaire. ». Il suit aussi son père dans ses campagnes électorales et dans ses assemblées un peu partout à travers la région. ), son conservatisme (attachement démesuré au monde agricole, omniprésence du clergé, etc.) Il ouvre ensuite son propre bureau sur la rue Hart, derrière la demeure paternelle, avec son associé Édouard Langlois, un ancien camarade du Séminaire devenu le mari de sa sœur Gabrielle[16]. C'est, selon l'historiographie québécoise, la fin de la Grande Noirceur et le début officiel de la Révolution tranquille[169]. Cette réplique était en réponse à une demande d'entretien que le curé de Schefferville avait fait parvenir au premier ministre québécois[142]. La mer, mesdames et messieurs, n'a pas toujours été cette étendue limpide d'eau dans laquelle se reflètent les rayons lumineux d'un soleil resplendissant; ces vagues n'ont pas toujours été onduleuses et d'aspect symétrique sur lesquelles voguaient en une douce tranquillité d'antiques et fragiles vaisseaux. Il s'agit là d'un véritable affront pour Maurice Duplessis[39]. En ce qui concerne les « salaires raisonnables », l'historien Jacques Rouillard souligne que la loi est à double tranchant puisqu'elle peut être instrumentalisée par les employeurs afin d'éviter de négocier avec les travailleurs et enjamber les syndicats[88] : « La loi comporte une disposition prévoyant son application lorsque les parties syndicale ou patronale ne réussissent pas à s'entendre selon la loi d'extension juridique (alors appelée Loi relative aux salaires des ouvriers). Plus précisément, il critique la surcapitalisation, un désordre dans l'industrialisation et l'exploitation des ressources, une iniquité vis-à-vis des municipalités, des affrontements inutiles avec le fédéral ainsi qu'un manque de considération pour les traditions[45]. Suivi des modifications de l'article depuis la proposition. Bien que partisan du progrès économique, Maurice Duplessis fut à la tête d'un régime aux tendances résolument conservatrices dans les sphères sociales et culturelles. ». Toutefois, ce dernier explique que, malgré les relations étroites entre les grandes figures du clergé et le gouvernement, le bas-clergé formait un bloc beaucoup moins monolithique que l'on pense[182]. Le successeur de Sauvé, Antonio Barrette, ministre du Travail depuis le 30 août 1944, se retrouve contre toute attente à la tête du Québec, et ce pour les six mois à venir. » Il restait toutefois encore beaucoup de travail à faire car, malgré sa victoire à Trois-Rivières, Maurice Duplessis doit faire face à une nouvelle majorité libérale à l'Assemblée législative[27]. René Chaloult, déterminé, ne lâche toutefois pas l'affaire. L'historien et critique de cinéma Yves Lever considère qu'on doit à Duplessis « la période la plus noire de la censure du cinéma »[193]. Le 28 juillet 1934, il fait paraître son programme dans les journaux francophones. The Union Nationale: Quebec Nationalism from Duplessis to Levesque. 42) pour parler affaires avec les industriels qui le considéraient comme le chef d'une moyenne entreprise appelée la province de Québec. Le partenariat entre les trois hommes se maintient au moins jusqu'à tard dans les années trente[17]. ». Conrad Black dresse le portrait d'un jeune Maurice Duplessis déterminé[10] : « Sa vie sociale était orientée en fonction de la vocation qu'il s'était choisie. Cette mesure fait suite à une recommandation de Victor Doré, surintendant à l'Instruction publique, qui souligne à l'époque une « progression décroissante de l'instruction scolaire à partir de la quatrième année du cours primaire »[102]. Critiquant les généralisations des principaux biographes de Duplessis, il donne des exemples d'opposition au clientélisme unioniste. Le 19 janvier 1949, à l'ouverture de la session parlementaire, c'est George Marler qui fait office de chef de l'opposition par intérim[115]. L'historien Robert Rumilly, biographe et sympathisant duplessiste, soutient la version du premier ministre en affirmant que Leduc était « partenaire silencieux » d'une entreprise engagée par son ministère[81]. En 1954, l'Union nationale crée un impôt sur les particuliers de 15 %, qu'il veut faire déduire de l'impôt fédéral[127]. Imitant ses prédécesseurs au poste de premier ministre, Maurice Duplessis se réserve le ministère du Procureur général[194] : il est donc directement responsable du contrôle de l'industrie cinématographique[195]. Un imposant cortège se forme lorsque la dépouille est transportée de Québec vers sa ville natale de Trois-Rivières en vue des préparatifs pour les funérailles, prévues pour le 10 septembre[132]. Certains encore font commencer la Révolution tranquille avec la mort de Maurice Duplessis ou l’arrivée au pouvoir de Paul Sauvé à la tête de l’Union nationale. Son organisateur est Robert René, un marchand de chaussures « auquel on reconnaît du jugement et même de la psychologie »[24]. Le Québec, comme d'autres provinces canadiennes, a connu ses épisodes populistes. Duplessis tisse des liens étroits avec les propriétaires de journaux (notamment le puissant Jacob Nicol) et s'assure de la complaisance de grandes institutions comme La Presse, La Patrie, Le Soleil, The Montreal Star, la Gazette ou encore la station radiophonique CKAC[188]. De son côté, Adélard Godbout met en garde les Québécois, non sans exagération, contre ce qu'il considère être un danger pour la démocratie: « Si l'Union nationale est reportée au pouvoir pour quatre ou cinq ans à venir, nous aurons alors une dictature du même calibre que celle qui existait en Allemagne avec Hitler et qui existe présentement en Russie avec Staline »[117]. Le « Cheuf », qui a dominé la politique québécoise pendant deux décennies, est alors l'incarnation de la « Grande Noirceur », une période sombre et réactionnaire qu'évoquent les intellectuels et les adversaires politiques du duplessisme[224]. After him, no political party in Quebec elections at the provincial level had won more than two terms of office in a row until the December 2008 victory of Jean Charest's Liberal party, its third consecutive win. Habile orateur et homme politique, il succède à Camillien Houde comme Chef de l'opposition officielle à l'Assemblée législative du Québec en 1933. Même son de cloche chez George-Émile Lapalme, chef de l'opposition durant les années du duplessisme[173] : « Admettons en toute objectivité, d'abord et avant tout, que Maurice Duplessis a réellement inventé l'autonomie provinciale, même si avant lui on l'avait invoquée. Ce dernier ne s'en cache d'ailleurs pas, lui qui avait l'habitude de dire, dans les circonscriptions qui ne sont pas encore acquises aux unionistes: « Si vous voulez une école (un hôpital, un pont et le reste), montrez-le moi le jour de l'élection »[82]. C'est notamment le cas lorsqu'il présente la Loi des salaires raisonnables comme une mesure permettant d'améliorer le sort des travailleurs mais ne soulève pas que la mesure permet un contrôle plus étroit de l'État sur l'action syndicale et le droit de grève[232]. Selon Jean-Claude Dupras, pendant l'après-midi, un cigare en bouche, « alors qu’il est seul dans le salon du chalet avec Maurice Custeau, debout, parlant à ce dernier, il ressent soudainement un malaise, sa voix ralentit, son visage grimace, il porte la main droite vers sa tête, pivote sur lui-même et s’effondre lourdement au sol, presque dans les bras de Custeau »[132]. L'archevêque de Montréal, Mgr Charbonneau, se prononce quant à lui en faveur de l'instruction obligatoire dès 1942[102]. Au sein de son parti, celui que l'on appelle « le Chef », ou encore « le Cheuf », est au fait de tous les dossiers et au centre de toutes les décisions. La façon de consommer le cinéma est également contrôlée. Maxime Raymond, fondateur de l'aile fédérale de la formation politique, conseille même de voter pour les unionistes[112]. Duplessis dénonce également une mauvaise gestion de la justice et discute des enjeux des boissons alcoolisées[21]. Jonathan Livernois rappelle toutefois que la « chasse aux communistes » n'était pas le monopole des unionistes à l'époque, puisque les libéraux comme les conservateurs s'inquiètent de la « menace rouge »[84]. Duplessis championed rural areas, provincial rights, nationalism, economic development, strong investment in Catholic education and anti-Communism, and had a hard stance against trade unions. Est-on certain que le Québec aurait bénéficié de ces mesures sociales si Ottawa n'en avait pris l'initiative? Son intérêt pour la politique se manifeste très tôt, apprenant par cœur des dates, des résultats et des faits de la politique québécoise et canadienne[note 4]. Ses lectures, beaucoup plus nombreuses qu'il ne voulait l'admettre plus tard lorsqu'il s'adressait à des ouvriers et à des gens de la campagne, étaient plutôt de nature à le renseigner sur la vie publique qu'à le distraire.