97Il est vrai que leurs programmes se ressemblent beaucoup, mais la démarcation n’est pas beaucoup plus nette, ces dernières années, entre ceux des partis politiques des vieilles démocraties. L’auteur présente ensuite la seconde définition des partis politiques, qu’il qualifie d’« extensive ». ou ces dynasties familiales qui voient les rejetons succéder sans coup férir à leur père (les Eyadéma au Togo, les Kabila en … 2Avant d’aborder les définitions du parti politique, il convient de rappeler des éléments du très intéressant exposé de Sartori sur l’origine étymologique du terme « parti ». 49S’il est vrai que la situation actuelle dans un certain nombre de pays africains se prête à cette description, l’on peut mettre un bémol sur l’affirmation de Sartori quant à l’impossibilité supposée d’effectuer l’alternance dans de tels systèmes, car elle ne semble pas tenir compte des stratégies que peuvent employer les partis d’opposition, notamment celle de la bipolarisation du système. 7Pour Bréchon (1999), il faut définir les partis politiques en fonction des quatre critères suivants : a) l’organisation durable (qui se prolonge au-delà de ses fondateurs) ; b) l’organisation complète (de l’échelon local à l’échelon national ou fédéral, avec des relations régulières entre ceux-ci) ; c) l’ambition de la conquête du pouvoir (aussi bien à l’échelle locale que nationale ou fédérale) ; et d) la recherche du soutien populaire (notamment dans les processus électoraux). En effet, si les deux partis totalisaient moins de 85 %, il se peut que, suivant la logique de notre deuxième critère, le deuxième parti ait moins de 40 % des voix et les autres partis plus de 20 %. Mais le club aurait été clandestin ou non opérationnel jusqu’en 1991. Le FPPS/PL a donc remporté toutes les élections présidentielles et législatives jusqu’à maintenant, d’abord avec France-Albert René, puis avec James Michel depuis 2006. Selon ces auteurs, malgré les apparences, l’accomplissement fonctionnel des partis politiques de ces deux mondes est très différent, du fait aussi bien de la diversité de leurs histoires que de leurs cultures. Dans ce système, toujours selon Seiler, « les autres partis représentés au Parlement [ou sur la scène politique dans un système présidentiel] se trouvent réduits à jouer les utilités, sans espoir [réaliste] d’accéder au pouvoir, ni même d’en influencer l’exercice » (2000, p. 203). Au Cap-Vert, le pouvoir s’alterne, depuis 1991, entre le Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV) et le Mouvement pour la démocratie (MpD). 44Ce type de système est un système dans lequel un parti gagne une série d’élections consécutives dans le cadre de véritables élections exemptes de fraudes massives. Gabby (2007) fait remonter l’origine du DBC à l’année 1985, soit environ sept ans avant la création du parti. Selon les médias et plusieurs personnes interviewées par nos soins, c’est ce qui est arrivé lors des primaires de décembre 2007 du NPP, alors au pouvoir au Ghana, en vue de choisir son candidat pour les élections présidentielles de novembre 20088. Le FRELIMO garde le pouvoir avec plus de 52 % à chaque élection, s’imposant même avec 75 % des voix au scrutin présidentiel d’octobre 2009 et 191 des 250 sièges au Parlement la même année, les résultats les plus généreux pour le parti depuis 1994. Ces leaders de partis ont tendance à être des macro-démocrates et des micro-autocrates, c’est-à-dire des gens qui clament la démocratie à l’échelle nationale – donc macro –, traitant le président en exercice et le parti au pouvoir de tous les noms, alors qu’ils dispensent des cours magistraux en autocratie au sein de leur parti, c’est-à-dire à l’échelle micro. Cela est conforme à la définition de Martin du bipartisme : « un système politique dans lequel deux partis alternent au pouvoir en disposant presque toujours de la majorité absolue des sièges, sans que pour autant le nombre total de partis représentés soit obligatoirement réduit à deux » (2006, p. 113). Militants de la société civile, actifs sur les réseaux sociaux, ils contestent le pouvoir établi, en mobilisant le rap et les graffiti ou en réactualisant des codes culturels traditionnels. 32Sans nous embourber dans d’interminables typologies « principales », « secondaires » et « intermédiaires » des systèmes de partis, nous mettons en relief trois principaux types de systèmes de partis sur le continent : les systèmes de parti unique – auxquels nous lierons ceux à partis dominants sans pour autant les confondre –, les systèmes bipartisans et les systèmes multipartites. Cela touche naturellement les partis d’opposition et peut compromettre leurs chances d’atteindre le pouvoir d’État. Il en est ainsi car la Sierra Leone opère avec ce système dualiste depuis les toutes premières élections postindépendance en 1962, à part la parenthèse du parti unique entre 1978 et 1991 et le scrutin exceptionnel de 1996. La Prolifération des partis politiques en Afrique francophone A Madagascar, c’est l’Ordonnance n° 90-001 qui régit les activités des partis politiques depuis l’arrivée du multipartisme intégral. 4Après ce rappel historique de l’évolution étymologique du terme, voyons maintenant comment se définit le parti politique dans sa conception moderne. 29Maintenant que nous avons défini les partis politiques et vu leur évolution en Afrique, il sied dorénavant de s’attarder sur un certain nombre de leurs caractéristiques dans un cadre d’analyse de « système de partis ». La fonction fut créée en 1961 au moment de la fondation de la république sud-africaine. Dans presque tous ces cas, le parti au pouvoir a su obtenir plus de 60 % des voix aux élections présidentielles et le même pourcentage de sièges au Parlement, l’incertitude, à chaque élection, portant sur leur marge de victoire et rarement sur l’éventualité de perdre le scrutin. Comprendre cette évolution et ces systèmes est très important pour la principale problématique de notre étude, car les éléments que l’on obtient de ces analyses ont une grande influence sur les stratégies et les efforts des partis politiques de l’opposition en vue de conquérir le pouvoir d’État. À partir de cette analyse, nous avons constaté les difficultés auxquelles font face les partis politiques africains en matière de financement, mais cette situation pèse davantage sur les partis d’opposition que sur les partis au pouvoir. L’APC avait été le parti unique dont les agissements autoritaires avaient été mis en avant par les rebelles pour justifier le déclenchement de la guerre que son régime n’a pas pu arrêter non plus. Mais peu de temps après les indépendances, cette donne a graduellement changé dans différents pays du continent. Cela fait d’ailleurs que chaque fois qu’un parti élit un candidat du Nord, son colistier est systématiquement du Sud (au sens large nigérian, incluant l’Ouest et le Sud-Est), et vice-versa. Quant au financement des campagnes électorales, les fonds sont égaux entre tous les candidats dans certains pays, et proportionnels dans d’autres. Une deuxième qualification est de les considérer comme dépourvus de toute idéologie politique et de tout programme sociétal, ce qui veut dire qu’ils n’assument pas l’une des fonctions principales des partis politiques. Il soutient que si les considérations ethniques semblent peser au Kenya, elles sont presque absentes chez les deux principaux partis politiques ghanéens, qui sont « programmatiques », alors que les Nigérians seraient partagés entre les considérations ethniques et celles dites « clientélistes » (Elischer, 2008). L’exigence que les deux principaux partis totalisent au moins 85 % des voix est la tradition des systèmes bipartisans établis (au moins une majorité très confortable), les deux totalisant d’ailleurs plus de 95 % des voix aux États-Unis. En effet, il y a plusieurs formes d’organisations plus ou moins permanentes qui ne sont pas des partis politiques, d’où la nécessaire condition de participer aux élections, ce qui écarte toute organisation permanente ou non qui n’a pas un programme électoral. Nous serions donc dans un système multipartite ou, à la limite et suivant Blondel (1968), dans un système de « bipartisme imparfait », c’est-à-dire avec deux partis et demi. Il parle également du rôle des groupes de pensée ou des groupes d’intérêt (comme les coopératives agricoles et groupements professionnels paysans au Canada, en Australie, en Suisse, en Scandinavie et même aux États-Unis) comme ayant été les fers de lance de certains partis politiques. Mais comme les mouvements syndicaux et les associations culturelles et de jeunesse de la fin de l’ère coloniale, des groupes de la société civile et d’autres organisations « apolitiques » étaient autorisés ou tolérés sous les régimes militaires et de parti unique, notamment vers la fin de la décennie 1980. 22En effet, Duverger trace l’émergence du fait partisan en Occident à la seconde moitié du XIXe siècle, et plus précisément à l’an 1850 aux États-Unis. Selon un rapport du président de la Commission électorale nationale congolaise, ce nombre était passé à 517 partis politiques enregistrés en septembre 2016 ! Au Kenya, l’institutionnalisation du système de parti unique est venue tardivement, sous le règne de Daniel arap Moi, avec l’amendement constitutionnel de 1982 qui a fait de la Kenya African National Union (KANU) le seul parti légal dans le pays. Un exemple intéressant vient du Nigeria. Cela s’apparenterait au système « de parti hégémonique » de Sartori (2011), comme nous l’avons vu plus haut. 95On peut d’ailleurs poser la question suivante : dans le cas des partis considérés comme ethniques ou régionalistes, si leurs intérêts ethniques ou régionalistes sont bien définis, n’est-ce pas là un programme politique et de société – même s’il est restreint ? 17Il convient que l’on explicite, à ce stade, le sens du terme « parti d’opposition », qui pourrait sembler banal, mais qui constitue l’élément central du présent ouvrage. Selon que le système partisan d’un pays se conforme à l’un ou l’autre type parmi ces trois, l’effet sur les stratégies de conquête du pouvoir est clair, comme on le verra plus loin. Il consacre la réalité nationale de l’unification du Parti et de l’État, entité politico-administrative résultant de la volonté populaire nationale. 11 Plusieurs leaders politiques du continent nous ont confirmé cela, indiquant qu’ils sont les principaux pourvoyeurs de fonds pour leurs partis, et ajoutant que diriger un parti politique n’est plus l’affaire d’un pauvre, peu importe sa richesse intellectuelle et morale. Leur engagement historique en politique s’est fait en trois phases. 3C’est avec la même connotation péjorative que Sartori décrit la position des acteurs de la Révolution française. La preuve est que le système dualiste s’est vite rétabli aux élections suivantes de 2002, après la guerre, quand l’APC est monté en deuxième position, obtenant 22,35 % des voix au scrutin présidentiel derrière le SLPP avec 70 % des voix, et 27 sièges au Parlement sur 112 contre les 83 du SLPP, avant de revenir au pouvoir en 20076. tableau 1.2. 71Cette réalité émane généralement des conditions de création et de fonctionnement des partis politiques, notamment la question du financement. 27S’il est vrai que la plupart des transitions de l’autoritarisme à la démocratie ont été « négociées » entre le pouvoir et les forces de l’opposition, les organisations de la société civile en ont été les fers de lance. 81En Afrique, excepté au sein de quelques partis – notamment ceux de référentiel religieux –, la contribution financière des militants est presque nulle. Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2017 (généré le 10 mai 2021). 0000001521 00000 n
Nouvelle édition [en ligne]. Nous commençons donc par présenter quelques définitions des partis politiques, d’abord de façon générale, puis de façon spécifique pour les partis politiques en Afrique et ce que l’on peut entendre par parti d’opposition. Celles-ci incluent le maintien de locaux (ne serait-ce qu’un siège national), l’entretien d’un minimum de personnel (sauf dans le cas des partis qui se réduisent à leur fondateur forcément président, sa petite famille et quelques proches qui jouent à la fois le rôle de personnel volontaire et de militants, et qui travaillent depuis la maison du président) et l’organisation de quelques activités pour éviter que la flamme ne s’étiole. Dès lors, le PDG ne pouvait être que fils « légitime » unique et tous les autres partis « nés hors mariage » sous la case familiale guinéenne. 0000020721 00000 n
Les plus fortunés dépendent souvent des contrats gouvernementaux, ce qui rend difficile leur engagement à soutenir les partis d’opposition, sinon les plus importants parmi eux, dont les chances de parvenir au pouvoir sont, aux yeux de ces bailleurs de fonds, de plus en plus grandes. Mais si le régime du PDG en était indéniablement un de parti unique, c’était initialement une situation de fait et non de droit. 3 Nous sommes conscient que le parti, sous le leadership de Nick Clegg, était membre de la coalition gouvernementale dirigée par le premier ministre conservateur, David Cameron, de 2010 à 2015, mais il était un partenaire junior, choisi seulement parce que les tories ne voulaient pas s’allier aux travaillistes, arrivés en deuxième position au Parlement à la suite des élections générales de mai 2010. 93Une autre caractéristique que certains auteurs attribuent aux partis politiques africains a trait aux projets de société et aux programmes politiques de ceux-ci. Le repositionnement et le redéploiement des partis politiques sont une des données importantes de cette phase pour éviter de basculer dans une instabilité politique et sociale. font sens en Afrique (II). En effet, comme le montre bien Monga (1995), les activités et revendications initialement sectorielles et apolitiques des mouvements de la société civile ont souvent fini par prendre les connotations politiques de l’opposition.