Gerard Swope (en), le patron de General Electric, fut d'ailleurs l'un des premiers défenseurs de la loi, qui légalisa les cartels et encouragea le gouvernement à entreprendre de nombreux travaux publics. On y retrouve donc des lois de réforme des banques, des programmes d'assistance sociale d'urgence, des programmes d'aide par le travail, ou encore des programmes agricoles. La prise de conscience se propage dans les milieux politiques (Roosevelt va mener sa politique du New Deal à partir de 1933) mais aussi économiques. Conformément à la méthode empirique de Roosevelt, reposant sur les 3 R : « Relief, Recovery and Reform » (Aide Sociale, Reprise et Réforme), la plupart des mesures furent prises rapidement, pour parer au plus pressé. Wilson, en revanche, ne savait pas, contrairement à Théodore Roosevelt soulever l'enthousiasme à propos d'événements individuels précis même s'ils pouvaient sembler superficiels comparés aux principes fondamentaux »[14]. Passé un certain délai, le gouvernement put exiger la restitution de l'or sans contrepartie. Mais au-delà de ces critiques générales, ce qui va plus spécifiquement gêner Hayek, c’est que les principaux conseillers de Roosevelt aient été classés parmi les libéraux (de nos jours ils seraient plutôt considérés comme des sociaux libéraux). Harry Hopkins, l'un de ses plus proches conseillers, fut d'ailleurs l'un des architectes du New Deal. Le New Deal (« Nouvelle donne » en français) est le nom donné par le président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt à sa politique mise en place pour lutter contre les effets de la Grande Dépression aux États-Unis. Dans un autre registre, les journalistes libertariens Garet Garrett et Henry Hazlitt comptèrent parmi les principaux critiques du New Deal. Le « Second New Deal » s'étala entre 1935[3] et 1938, mettant en avant une redistribution des ressources et du pouvoir à une échelle plus large, avec les lois de protection syndicales[3], le Social Security Act[3], ainsi que des programmes d'aide pour les farmers et les travailleurs itinérants[4]. On distingue communément deux New Deals[note 1] : le premier, marqué notamment par les « Cent jours de Roosevelt » en 1933[1] visait à une amélioration de la situation à court terme. Elle a été mise en place par le président américain Franklin Delano Roosevelt (1882-1945) en … Notons enfin que la population active augmenta de 3,7 millions de personnes entre 1933 et 1939[91]. »[109]. Malgré les résultats très positifs de ces programmes, le président Roosevelt s'inquiéta des dépenses croissantes des États et des gouvernements locaux, et il décida de démanteler progressivement la CWA[64]. En revanche, en 1962, dans son ouvrage Capitalisme et liberté, il se livra à une défense du capitalisme, et à une critique du New Deal et de l'État-providence. Roosevelt prête serment devant le Capitole, 13 millions d’Américains sont au chômage, toutes les banques ont fermé leurs portes. Dominique Méda. Hayek critiqua également le keynésianisme, jugeant que John Maynard Keynes ne possédait que des connaissances limitées en théorie économique[110]. Cela indiqua un fort soutien populaire à la politique de New Deal, ce qui se traduisit par une majorité démocrate dans les deux Chambres du Congrès. Conscient du fait que les jeunes représentaient potentiellement de futurs propriétaires et que leur propension à tomber dans la délinquance ou la pauvreté était plus élevée[54], Roosevelt créa la Civilian Conservation Corps (« Corps Civil de Protection de l'environnement »), financée par des bons du Trésor, le 31 mars 1933[25],[55]. Publié le 12 août 2019 par jacqueshenry. Dès 1934, des représentants syndicaux de premier plan tels que John Lewis, président de l'United Mine Workers of America n'hésitèrent pas à annoncer : « Le président veut que vous rejoigniez un syndicat »[67]. Néanmoins ils recevaient une allocation chômage, ce qui représente une nouveauté par rapport à l'avant New Deal. En parallèle, des projets de lutte contre le chômage virent le jour, comme la Civilian Conservation Corps qui mobilisa 250 000 jeunes. Dès lors, Roosevelt souhaita que les employés rejoignent un syndicat. Au lieu d'user de son pouvoir pour compenser la crise, elle réduisit d'un tiers la masse monétaire entre 1929 et 1933… Loin d'être un échec du système de libre entreprise, la crise a été un échec tragique de l'État. Le second volet n’a pas été mis en place parce … Pour cette raison, il publia de 1933 à 1940 dans les colonnes du Saturday Evening Post des articles remettant en cause les choix du président[82]. En prenant comme base 100 la situation de 1929, le PNB en prix constants était de 103 en 1939, 96 pour le PNB/hab[91]. Le gouvernement réalisa ainsi d'importants investissements et permit l'accès à des ressources financières à travers diverses agences gouvernementales. Pour les autres significations, voir, La version du 4 octobre 2008 de cet article a été reconnue comme «, Une réforme de fond du secteur bancaire et monétaire, La politique de relance et d'aide sociale, Les premiers programmes de lutte contre le chômage, De la politique économique à la politique sociale : d'un, Les grands programmes de lutte contre le chômage, Deux nouveautés : les libertés syndicales et la reconnaissance du consommateur, La question des retraites et de l'aide sociale, « Théodore Roosevelt n'était pas attiré comme Woodrow Wilson par les problèmes de fond et il ne sut pas, comme ce dernier stimuler les convictions sociales et morales profondes, écrivit-il un jour. Trois quarts des banques rouvrirent ainsi dans les trois jours qui suivirent l'adoption de la loi. Henry Ford devint ainsi l'un de ses principaux détracteurs par la suite[51],[52]. Wilson, en revanche, ne savait pas, contrairement à Théodore Roosevelt soulever l'enthousiasme à propos d'événements individuels précis même s'ils pouvaient sembler superficiels comparés aux principes fondamentaux », The only thing we have to fear is fear itself, « la seule chose que nous ayons à craindre, c’est la crainte elle-même », « projets grandioses des planificateurs », « une stratégie rapide et souple permettant au gouvernement fédéral d’user de son autorité pour réformer les pratiques de la libre concurrence », « la centralisation affaiblissait la société en étouffant l’expérience et en concentrant en un point les talents nécessaires aux communautés », « on ne pouvait plus faire confiance à la libre concurrence pour sauvegarder les intérêts des groupes sociaux », « la stabilité résidait dans la fusion des entreprises et dans la coopération sous contrôle fédéral », Practices of the unscrupulous money changers stand indicted, « Les pratiques des agents de change peu scrupuleux sont poursuivies en justice », La plupart des analyses font état de deux. Foster (en) et Catchings (en)[102], par exemple, dans leurs ouvrages Business Without a Buyer (1927) et surtout The Road to Plenty (1928), ont mis l’accent sur l’importance de la consommation et remis en cause la loi de Say qui veut que l’offre crée sa propre demande. Le "New Deal" (ou "Nouvelle donne") est le nom donné à la politique mise en place dans les années 1930 aux Etats-Unis pour faire face à la crise économique de 1929. Ainsi, l'État fédéral joua un rôle essentiel dans le New Deal en mettant à la disposition des Américains de nombreuses agences, rattachées pour la plupart à des programmes aux natures et aux fonctions variées : les farmers bénéficièrent d'aides et de subventions conditionnées par une diminution de leur production, les entreprises furent sommées d'adopter un « code de bonne concurrence » afin de redynamiser le tissu industriel et de réduire la « concurrence destructrice »[19]. Friedman dénonça en cela le rôle néfaste de l'intervention de l'État dans l'économie, et en particulier dans la politique monétaire, comme ce fut le cas pendant le New Deal. L'aspect économique du New Deal céda ainsi progressivement sa place à la question sociale[61]. Contre Roosevelt en premier lieu, accusé d'une part de faire preuve de conservatisme notamment en matière fiscale, en dépit de sa propension à expérimenter, et de vouloir trouver un contrepoids au pouvoir des milieux d'affaires et du patronat d'autre part[72]. C'est ainsi que naquit le 6 mai la Works Progress Administration, qui prit le relai de la FERA, et succéda avec succès à la Civil Works Administration, devenant ainsi l'une des agences clés du New Deal[64]. Dans les autres secteurs, les chiffres furent similaires[68]. Ce furent ensuite les milieux d'affaires, composés d'industriels capitalistes comme de démocrates parmi les plus conservateurs qui accusèrent Roosevelt de défendre un programme socialiste[1]. Elle fut administrée dans un premier temps par Hugh S. Johnson. Le problème de paupérisation agraire s'aggrava donc encore, comme le montre John Steinbeck dans son roman Les Raisins de la colère. Au lieu d'user de son pouvoir pour compenser la crise, elle réduisit d'un tiers la masse monétaire entre 1929 et 1933… Loin d'être un échec du système de libre entreprise, la crise a été un échec tragique de l'État. Rexford Tugwell poussa à l'adoption de normes sanitaires et à la lutte contre les produits dangereux. Cependant, Roosevelt n'apprécia pas d'être placé en opposition aux chefs d'entreprise, qui devaient permettre la reconstruction du pays[66]. En revanche, Keynes a contribué à la mise en place du système monétaire international au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et à la suite de la conférence de Bretton Woods[92]. Le CES prônait dans un rapport envoyé à Roosevelt[27] un système de retraite payé dans un premier temps par les futurs retraités, puis progressivement par les revenus du Trésor américain. Cependant, ce constat doit être relativisé, car le New Deal n'a pas été le déclencheur du mouvement des Droits civiques. Article réservé à nos abonnés Lire aussi . La politique menée par le président Franklin Roosevelt a changé le pays par des réformes et non par la révolution[91]. Les Critiques du New Deal se sont manifestées sous différentes formes depuis la mise en place de cette politique par Franklin D. Roosevelt en 1933, puis se sont développées au fil des années. En effet, alors que le programme national et ambitieux du New Deal commençait à s'essouffler, Roosevelt a pris conscience de l'importance de la politique extérieure en réalisant, notamment d'après les théories de son secrétaire d'État Cordell Hull et de Keynes, qu'un commerce sans entrave pouvait être vecteur de paix et de prospérité[104]. Le Green New Deal implique l’abandon d’une vision limitée à la croissance économique et le développement d’une conception plus large de la prospérité. ], qui considéraient que dans le but d'atteindre un objectif en termes d'emplois, et de prix, le gouvernement effectuait une destruction effective de richesse, dont les contreparties furent, à leur sens, insuffisantes pour la justifier. Ainsi, l'impossibilité pour le FMI de fournir des fonds pour endiguer la montée du communisme conduit par exemple à l'élaboration du plan Marshall[92]. Il a créé la Canadian Patriot Review et il est cofondateur de la Rising Tide Foundation. A l’échelle mondiale, nous dépassons actuellement 4 limites planétaires sur les 9 établies par les équipes de recherche mesurant la capacité d’un monde apte à la survie humaine. En fait, Franklin Delano Roosevelt était intéressé par le contraste entre Théodore Roosevelt et Woodrow Wilson : « Théodore Roosevelt n'était pas attiré comme Woodrow Wilson par les problèmes de fond et il ne sut pas, comme ce dernier stimuler les convictions sociales et morales profondes, écrivit-il un jour. Dans la seconde analyse qui distingue trois New Deals, le premier correspond aux « Cent Jours » (entre le 9 mars et le 16 juin 1933) et comprend un grand nombre de mesures en faveur de la monnaie et du système bancaire en général, de l'agriculture, de l'industrie et de la lutte contre le chômage[26]. Pour Friedman, en effet, la Grande Dépression venait principalement d'une mauvaise gestion de la monnaie, dont l'offre aurait dû être augmentée et non réduite[107]. Malheureusement, cette mesure devint un fardeau pour les Américains les plus démunis[69]. En revanche, en 1962, dans son ouvrage Capitalisme et liberté, il se livra à une défense du capitalisme, et à une critique du New Deal et de l'État-providence. Milton Friedman, chef de file de l'école de Chicago, fut sur le moment favorable au New Deal. La contestation toucha même le camp démocrate, où les partisans originels du New Deal montrèrent des signes d'impatience. Mais Roosevelt était opposé à ce principe qui ne constituait selon ses propos qu'une variante de la dole[note 5] britannique. »[5]. En 1927, un certain nombre de libéraux américains[note 4],[15] : John Dewey, Stuart Chase, Rexford Tugwell, visitèrent l’URSS de Staline[16]. Son but était d’augmenter les prix agricoles, qui étaient à un niveau affreusement bas. C’est la crise, la plus grande débâcle financière et économique qu’un pays ait connue. La NRA contribua également à créer des emplois afin de lutter contre le chômage. Le mouvement des consommateurs contribua ainsi également dans une moindre mesure à contrebalancer l'influence du patronat[27]. Hayek critiqua également le keynésianisme, jugeant que John Maynard Keynes ne possédait que des connaissances limitées en théorie économique[6]. Ainsi, la monnaie, détachée de l'or dès 1933, est dévaluée officiellement au début de 1934 : le dollar nouveau est fixé à 59,06 p. 100 de sa valeur antérieure, donc dévalué de plus d'un tiers. En parallèle, Roosevelt s'attaqua au problème de l'endettement alors que 15 millions d'agriculteurs américains étaient proches de la ruine[3]. Alors que les cent premiers jours virent la mise en place de mesures visant à la stabilisation de l'économie américaine qui toucha son point bas en 1932, les diverses mesures mises en place au cours de la fin du premier New Deal (fin juin 1933, 1934) puis au cours du second New Deal correspondirent davantage à la volonté de redonner confiance au peuple américain, frappé notamment par le chômage. La situation de la balance des comptes se dégrada progressivement, et la balance commerciale ne put retrouver l'équilibre que grâce à une contraction nette des importations, qui passèrent de 4,4 milliards de dollars en 1929 à 2,1 milliards en 1939[97]. Enfin, l'État s'attaqua également aux problèmes d'ordre social avec la question des retraites, des syndicats et surtout du chômage qui fut tout au long des années 1930 l'un des marqueurs les plus visibles de la crise. Ses promesses de relance séduisirent les Américains : quatre mois après son élection, le New Deal débuta. En particulier, la question du chômage. Ces programmes, outre qu’ils étaient souvent en contradiction avec la vision du courant brandeisien, impliquaient également un certain repli protectionniste, ce qui amena l’opposition de Cordell Hull qui avait toujours été un partisan de l’ouverture économique et du libre-échange[37]. Lors de l'élection présidentielle, la victoire de Roosevelt fut écrasante puisqu'il remporta le vote de 46 États sur 48[76], avec un écart de 11 millions de voix[77], contredisant tous les sondages et les prévisions de la presse. Friedrich Hayek, critiqua vivement l'interventionnisme étatique, en rejetant l'intervention économique dans les économies capitalistes. Dans le même temps, les dépenses budgétaires passèrent de 8 % en 1938 à 40 % en 1943. Ces trois textes sont considérés par les conservateurs comme une atteinte au droit de propriété et comme des attaques importantes contre la constitution[41],[42] : toute personne détenant une somme importante d'or fut ainsi sommée de l'échanger contre des dollars à un taux fixé[43]. D'autre part, le fait qu'une proportion croissante d'Afro-Américains ait été employée à la fin des années 1930 tient également au fait que l'économie de guerre impliquait de faire appel au plus de personnes possible. D'autre part, il considérait que Roosevelt et son administration bénéficiaient d'une image héroïque trompeuse, véhiculée par la presse, la radio et la télévision[79]. En 2005, ce système donnait toujours plus de la moitié de leurs revenus aux deux tiers des retraités du pays[71]. Marriner Eccles, président de la Federal Reserve Bank (la Fed) de 1934 à 1948, fut pour Arthur Schlesinger[103] le plus marquant des disciples de Foster. Il visait également à rendre plus attractive cette zone des États-Unis en pleine déprise. Suivant le modèle de son mentor, Franklin D. Roosevelt, Johnson chercha en effet à étendre le programme du New Deal au-delà de la simple sécurité économique, en prenant en compte les droits civiques, l'éducation, le logement, et le système de couverture médicale[100], c'est-à-dire les sujets déjà abordés par Roosevelt dans son Bill of Rights. Pour régler les litiges à ce propos, Roosevelt décida en 1934 de la création du National Labor Relations Board à la suite de l'adoption du National Labor Relations Act[66]. Pour Brandeis, les règlementations devaient viser à maintenir la concurrence en limitant la taille des entreprises[31]. Aux mois de mars et d'avril, dans une série de lois et d'ordres exécutifs, Roosevelt et le Congrès firent sortir le dollar de l'étalon-or, qui imposait que la Fed ne diminue pas les taux d'intérêt, et même au contraire qu'elle les augmente afin de protéger le dollar[40]. Mais malgré le caractère direct de l'intervention, Roosevelt refusa de l'utiliser, au profit d'un impôt créé par Hoover en 1932, qui ajoutait des taxes de fonctionnement de l'AAA payées par les producteurs aux impôts régressifs sur l'alcool et les autres biens considérés comme conduisant à la luxure ou au vice. 14h30 : Ce qu’on appelle marchandisation de la nature. Dans un premier temps, Roosevelt décida de créer une « Commission de Sécurité Économique » (Committee on Economic Security) chargée d'esquisser les plans d'une sécurité sociale. L'objectif de reprise économique n'a été que très sommairement atteint. Le second New Deal mit en conséquence davantage l'accent sur l'aspect social. Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine Il désignera l’expérience tentée, dès 1933, par le président Franklin Roosevelt pour mettre fin à la profonde crise économique que les Etats-Unis traversaient depuis 1929. Au cours des années 1920, les Etats-Unis entrent dans une phase de reconstruction où l'économie connaît un certain essor. La Works Projects Administration (1935) est parvenue à mettre en route de nombreux projets dans le domaine des arts et de la littérature, en particulier avec les cinq programmes du fameux Federal One, en faveur des artistes. C'est donc à partir de ce moment qu'apparurent les premiers programmes nationaux de lutte contre le c… Ainsi, la Federal Emergency Relief Administration issue de la RFC ou la Civilian Conservation Corps permirent la création d'emplois, mais dans des proportions limitées du fait du nombre limité de personnes auxquels elles s'adressaient, comme les 18-25 ans dans le cadre de la CCC. Ce courant fut influent notamment à l’Agricultural Adjustment Administration (AAA) avec Rexford Tugwell et à la NRA qu’administra Hugh S. Johnson[36]. Mais même dans ce domaine, le bilan est à nuancer : si les artistes américains ont été soutenus par des fonds publics et ont acquis une reconnaissance nationale[96], cette politique culturelle a été interrompue par la Seconde Guerre mondiale puis la mort de Roosevelt. Dans la banlieue de Détroit, Charles Coughlin, prêtre catholique, connu pour son influence à la radio avec 40 millions d'auditeurs[1] utilisa un discours démagogique et fonda son propre mouvement politique, profondément anti-New Deal et xénophobe[1]. Pour cette raison, en 1934, des grèves éclatèrent dans de nombreuses entreprises pour protester contre le refus des patrons de reconnaître les syndicats, ralentissant ainsi l'activité dans les villes. Par la suite, aucun autre texte de loi majeur ne fut ratifié au Congrès, et le New Deal céda progressivement la place à un autre objectif : la guerre. Le discours officiel de Roosevelt était : Il s'agissait d'une politique de lutte contre la ploutocratie et les trusts, et en même temps d'un programme de protection des entreprises face aux exigences extrêmes des syndicats non organisés. Hopkins incita alors Roosevelt à créer une agence lui permettant d'engager directement des chômeurs. Plusieurs positions se confrontèrent alors : les milieux d'affaires accusèrent l'administration Roosevelt de les empêcher de réaliser des investissements productifs, et de pénaliser l'activité du fait des taxes de sécurité sociale, effectives à partir de 1937. Conformément à ces principes, Roosevelt réclama donc une reprise des dépenses publiques dès le printemps 1938. Les aveugles et les enfants handicapés reçurent des aides financées par des subventions fédérales accordées aux États[70]. Les faillites d'établissements bancaires commencèrent alors à se multiplier. La seconde initiative fut quant à elle une révision constitutionnelle, relative à la Prohibition, imposée aux États-Unis par le dix-huitième amendement en 1919. La redistribution des richesses figurait parmi l'une des priorités de Roosevelt[69]. Les historiens de gauche et de droite ont en général été déçus par le deuxième mandat de Roosevelt. En revanche, ce premier New Deal fut une réussite sur le plan populaire et pour le retour de la confiance : l'assainissement de la situation bancaire permit aux Américains de déposer à nouveau leur épargne dans les banques. Les « Cent Jours » furent caractérisés par d'importantes dépenses budgétaires engagées dans les divers programmes gouvernementaux. Dans une lettre privée adressée au président le 1er février 1938, soit deux ans après la parution de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, John Maynard Keynes suggéra à Roosevelt de considérer toutes les critiques qu'il reçut comme valables. À cette même époque, Roosevelt commença à envisager les moyens de construire la puissance militaire américaine pour dissuader les autres pays, tout en évitant d'avoir à négocier avec Hitler[86]. Dans son Histoire monétaire des États-Unis parue en 1963, il développa cette thèse en expliquant cette grave crise économique par les politiques de contraction monétaire menées[4]. Ainsi, lorsque les prix viennent à baisser, les actionnaires s'empressent de revendre leurs titres avant qu'ils ne perdent trop de valeur. Ainsi, le lendemain de son Inauguration Day, célébré le 4 mars 1933, Roosevelt lança sa première mesure, et décida d'une fermeture exceptionnelle de toutes les banques du pays : ce fut le United States bank holiday. Flynn était vivement opposé au New Deal, qu'il qualifia même en 1943 de « forme dégénérée de socialisme, et de forme biaisée du capitalisme »[78]. Mais il n’a pas pour autant résolu tous les problèmes. En effet, Garrett, dans la lignée du libertarianisme, considérait que toute personne était responsable de sa propre existence, et qu'aucun humain ne pouvait espérer déléguer sa liberté aux autres, au travers par exemple de systèmes contraints de distribution de richesse tels que le socialisme ou le communisme[81]. D'autre part, le chômage se maintient à un niveau très élevé et concernait toujours 24,9 % de la population en 1933[59]. Au demeurant, le premier New Deal ne fut pas le plus coûteux : en 1936, le déficit atteignit 3,5 milliards de dollars. Les artisans du New Deal n'avaient pas du gouvernement la vision limitée de leurs prédécesseurs, qui le tenaient pour une sorte d'agence nationale de défense, et guère plus. Les cent premiers jours virent déjà la mise en place des premiers programmes en faveur de l'emploi, et visant à réduire les taux de chômage. Des milliards de dollars composés de monnaie et d'or tenus jusque-là cachés retournèrent alors dans les banques, permettant une stabilisation du système bancaire. Sur le plan politique, le pouvoir exécutif et le cabinet présidentiel ont renforcé leur influence, sans pour autant faire basculer le pays dans la dictature. En 1943, la Civilian Conservation Corps, la Work Projects Administration et d'autres agences du New Deal furent supprimées[89].