Puis c'est dom Louis, son père, au comble de l'exaspération, et dont il traite les remontrances avec mépris. Ce libelle s'achève sur l'évocation des maux qui risquent de s'abattre sur la France — conformément à la croyance de l'époque[28] — si le roi tolère l'insulte ainsi faite à la religion : « Il ne faut qu'un homme de bien, quand il a la puissance, pour sauver un Royaume ; et il ne faut qu‘un Athée, quand il a la malice, pour le ruiner et pour le perdre. Aux portes de la ville[bg]. Comme il est peu instruit, ses raisonnements sont frustes mais pleins de bon sens. », L'historien de la littérature conclut ainsi son analyse de la querelle : « Le fait que la pièce n’ait été ni reprise ni éditée par Molière lui-même semble indiquer qu’il s’est trouvé en danger devant ces critiques[45]. Le spectacle, où se mêlent tous les registres, du comique farcesque au sérieux, voire au tragique, est accueilli avec enthousiasme par le public parisien, mais fait l'objet d’une violente attaque dans les semaines qui suivent les représentations. D'autres abondent dans ce sens, en soulignant les nombreuses ruptures de ton, et en montrant que les personnages semblent ne pas se prendre au sérieux et présentent des aspects contradictoires[144]. Un palais[bb]. Certains commentateurs soulignent les incohérences, les failles et les faiblesses du personnage. Après une touche si considérable, tu t'étonneras que je me sois exposé à y mettre la main ; mais apprends que je me connais trop pour m'être flatté d'en faire quelque chose d'excellent, et que la troupe dont j'ai l'honneur d'être étant la seule qui ne l'a point représenté à Paris, j'ai cru qu'y joignant ces superbes ornements de théâtre qu'on voit d'ordinaire chez nous, elle pourrait profiter du bonheur qu'un sujet si fameux a toujours eu… ». (Das „klassische“ französische Theater hatte damals das „mittelalterliche“ spanische überwunden.) Jahrhundert, wo Adlige vorbildlich handeln sollten, der Tendenz nach zum Skandal. Elle en est à présent tout à fait purgée, et au lieu qu'elle était en prose, elle a été mise en vers d'une manière qui a fait dire qu'elle n'a rien perdu des beautés de son original, qui même y en a fait trouver de nouvelles. Monsieur de Villiers l'a traité pour l'Hôtel de Bourgogne, et Monsieur de Molière l'a fait voir depuis peu avec des beautés toutes particulières. Délaissée jusqu’au milieu du XIXe siècle au profit de la version en vers que la veuve et les compagnons de Molière avaient commandée à Thomas Corneille en 1676, la pièce fut peu représentée pendant un siècle encore, jusqu’à ce qu’en 1947 et 1953, Louis Jouvet puis Jean Vilar la fassent redécouvrir au grand public. Campbell, Thomas, 1777-1844 ¶ en.wikipedia; The Poetical Works of Thomas Campbell (English) (as Author) The Sonnets, Triumphs, and Other Poems of Petrarch (English) (as Editor) Campbell, Thomas J. Le Fils criminel n’aurait donc ici aucun sens. Selon Giovanni Dotoli, qui pointe une discordance dans l'énonciation, des aspects paradoxaux, un esprit de dérision, un mélange de ton, de la démesure, une organisation du suspens avec coups de théâtre, la pièce est une comédie burlesque[143]. La place unique qu’elle occupe, par sa singularité formelle, dans la production de son auteur, la singularité de son histoire, la réputation de modernité et de complexité qui lui est faite par ses exégètes depuis une soixantaine d’années (et dont témoigne une très abondante bibliographie critique), l’importance sans cesse croissante que lui accordent les programmes et manuels scolaires, enfin la grande diversité des mises en scène auxquelles elle a donné lieu depuis sa redécouverte, font de cette comédie de l’incrédulité châtiée un des avatars les plus fascinants du mythe de don Juan. [Henri Wetstein], avis de l'imprimeur au lecteur. Dom Juan ordonne à Sganarelle de le convier à dîner. Mais à parler de bonne foi, est-ce un raisonnement que deux et deux sont quatre et quatre et quatre sont huit ? Quoiqu'on lise, sur la page de titre de l'impression que la pièce est « traduite de l'italien en français », elle apparaît, pour l'essentiel, comme un plagiat de celle de Dorimond[10]. Le marché de décors spécifie : « un hameau de verdure […] et une grotte pour cacher la poutre au travers de laquelle l'on verra deux châssis de mer et le fond », Le marché de décors spécifie: « Plus une forêt […] et une grotte pour cacher la poutre au travers de laquelle l'on verra deux châssis de mer et le fond. J'en laisse le jugement au lecteur, et me contente de lui donner la pièce telle que je l'ai pu avoir. Tous ces maux différents ensemble ramassés Dom Juan et Sganarelle survenant, Pierrot sort pour aller « boire chopine ». Parmi les différences notables entre les deux éditions, il en est une qui concerne une phrase devenue célèbre de Sganarelle dans le portrait qu'il trace de son maître à Gusman : « Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose ; il faut que je lui sois fidèle en dépit que j'en aie », c'est ce que donne la version parisenne, quand celle d'Amsterdam donne : « C'est une terrible chose, il faut que je lui sois fidèle en dépit que j'en aie. Le succès des Observations est aussi fulgurant que celui du spectacle. Il se décide alors à improviser une grande pièce, en s’appuyant sur le succès du festin de pierre.En effet, la pièce triomphe depuis trois ans à Paris grâce à ses machines et au fantastique. Der Burlador de Sevilla wurde um 1613 verfasst, 1624 in Madrid uraufgeführt und erschien 1630 erstmals im Druck. On a récemment fait observer que si Molière, qui souhaitait répliquer aux détracteurs de son Tartuffe et le faire devant le plus large auditoire possible, a songé à utiliser cette légende « édifiante », dont ses camarades Italiens (qui jouaient quatre jours par semaine dans la même salle du Palais-Royal) reprenaient leur version presque chaque année à l'occasion du carnaval, c'est que plusieurs d’entre eux (dont Tiberio Fiorilli, dit Scaramouche, et sa femme) étaient partis à l'été 1664 en Italie, et que la voie était libre au Palais-Royal pour un nouveau Festin de Pierre français[11]. ». Ce qu'il a « voulu faire » en racontant cette histoire (volonté de « provocation » ou de « dénonciation »), ce qu'étaient ses « intentions » — critiques, satiriques, idéologiques ou autres — ne peut donc se déduire que du texte lui-même, de l'usage que son auteur a fait des sources ou modèles (reprise, détournement, parodie…), et de l'étude attentive des événements immédiatement contemporains. Outre que Le Petit ne bénéficiait pas des mêmes puissantes protections que Molière, les accusations portées contre lui étaient de loin beaucoup plus graves que celles de Rochemont. les comédiens ordinaires du roi […] la jouent trop en comédie et pas assez en drame, et c'en est un véritable, avec mélange du comique et du tragique, du burlesque et du terrible, — spectres, apparitions, changements à vue, fantaisie espagnole, profondeur shakespearienne, ironie française, tout s'y trouve[138] », Jules Lemaître parle, quant à lui, d'une « tragi-comédie fantastique et bouffonne […] une macédoine incroyable de tous les genres », ajoutant aussitôt : « Avec cela, il n'est guère de pièce ni plus intéressante d'un bout à l'autre, ni plus émouvante par endroits, ni plus amusante[139]. Elle est également connue sous le titre abrégé Dom Juan (parfois orthographié Don Juan)[1]. Dom Juan, qui s'apprête à se mettre à table, en est empêché par une succession de visites inopinées. ». Cependant, comme il ne pouvait rien dire qui ne fût blâmé, l'auteur du Festin de Pierre, par un trait de prudence admirable, a trouvé le moyen de le faire connaître pour ce qu'il est sans le faire raisonner[108] ». Un titre que Dorimond puis Villiers ont cru justifier en nommant dom Pierre le commandeur père d'Amarille, leur héroïne, agressée par dom Juan au début de la pièce. Le Festin de Pierre est une comédie de Molière en cinq actes et en prose dont la « Troupe de Monsieur frère unique du roi » donna quinze représentations triomphales en février et mars 1665 sur le théâtre de la grande salle du Palais-Royal à Paris. C'est la version d'Amsterdam que Claude Bourqui et Georges Forestier ont choisi de publier dans leur récente édition des Œuvres complètes de Molière[70], rompant ainsi avec une tradition éditoriale longue de deux siècles. Malgré l'indéniable succès qu'il a remporté, Le Festin de Pierre n'a pas été repris à la réouverture du théâtre, le 14 avril 1665, et le texte en prose de Molière disparaît des scènes parisiennes pendant 176 ans. La dimension culturelle prise par l'histoire de dom Juan, passée au XIXe siècle du statut de légende à celui de mythe, conduit à de nombreuses interprétations parfois contradictoires, concernant le héros du Festin de Pierre. François Rey note ainsi que « chaque fois qu'une situation se donne comme pathétique, le sérieux est sapé par les railleries et les insolences de dom Juan, par les mimiques et les lazzis de Sganarelle »[115].