Le patriarcat arménien a procédé à plusieurs recensements durant les dernières décennies du XIXe siècle : trois millions d'Arméniens selon les statistiques apportées par la délégation arménienne au congrès de Berlin (1878), deux millions six cent soixante mille selon une nouvelle statistique datant de 1882. La première mesure, prise dès février 1915, est le désarmement des soldats et gendarmes arméniens enrôlés dans l'armée ottomane, bien qu'Ismail Enver, à l'issue d'une inspection sur le front du Caucase en février 1915 déclare que « les soldats arméniens de l'armée ottomane ont rempli scrupuleusement tous leurs devoirs sur le champ de guerre, ce dont je puis témoigner personnellement. Istanbul, le 24 janvier 2012. « Accepter un génocide, c’est quelque chose. Les derniers regroupements de déportés le long du chemin de fer de Baghdad, à Ras-ul-Aïn, à Intilli sont, eux aussi, exterminés en juillet 1916. Dans les années 2000, le génocide est régulièrement évoqué dans les chansons et les prestations scéniques du groupe System of a Down[142], dont les membres sont tous des descendants de survivants[142]. En France, le premier mémorial est réalisé à Décines-Charpieu près de Lyon[136],[137] (il est inauguré en 1972, peu avant celui de Marseille en février 1973)[138]. Le nouveau Code pénal, censé rapprocher la Turquie des standards européens en matière de droits de l’homme, a été dénoncé par plusieurs organisations internationales dont Reporters sans frontières[155] et Amnesty International[156], notamment à cause de son article 305 qui punit de trois ans à dix ans de prison et d'une amende tous « actes contraires à l’intérêt fondamental de la nation » ; la peine peut être étendue à quinze ans de prison si cette opinion est exprimée dans la presse. Peu à peu les Arméniens réfugiés obtiennent des passeports Nansen leur garantissant un statut de réfugié reconnu internationalement. On estime entre 100 000 et 200 000 le nombre d'Arméniens qui ont été sauvés de cette manière par des familles turques et kurdes[96]. Elles se trouvent soit à Moscou, soit à Jérusalem au sein du Patriarcat arménien de Jérusalem, dont les archives ont été découvertes seulement en 1967.
Cette question est fréquemment abordée lors des débats concernant la conformité de la politique de l'État turc avec les valeurs morales de l'Union et, en particulier, son attachement au respect des droits de l'homme. Le gouvernement turc actuel maintient une position ferme de refus de la reconnaissance du génocide et condamne vivement toute reconnaissance du génocide par des gouvernements ou parlements étrangers.
Des notes explicatives du projet indiquent que cela pourrait, entre autres, s'appliquer aux revendications concernant le génocide arménien[157]. Ces notes sont conservées dans les archives des pays destinataires, en particulier la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, les États-Unis et dans les archives apostoliques du Vatican.
Le ministère turc de la Culture défend sur son site internet la version négationniste de l'Histoire[161]. Le 1er novembre 1914, après avoir été depuis août sollicité par l'Allemagne, l'Empire ottoman entre dans la Guerre mondiale aux côtés des puissances centrales.
Près de 150 personnes sont arrêtées à Constantinople par les autorités britanniques et conduites sur une prison à Malte à partir du 4 janvier jusqu'à fin novembre 1919 pour y être jugées par un tribunal international. Sans égard pour les femmes, les enfants et les infirmes, si tragiques que puissent être les moyens d’extermination, sans écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre fin à leur existence[46] ».
Des soulèvements de faible ampleur se produisent dans des vilayets dans lesquels beaucoup d'Arméniens vivent — Zeïtoun par exemple — mais la répression ottomane est sanglante et se termine par des massacres, préludes du génocide[6]. Un avis de déportation est publié en vertu duquel toute la population (les personnes inaptes à la mobilisation générale) doit être évacuée vers les déserts de Syrie et de Mésopotamie en convois de femmes, d'enfants et de personnes âgées qui quittent la ville à intervalles réguliers, à pied, avec peu ou pas de bagages, accompagnés de gendarmes à cheval[40]. Il est planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le Comité Union et Progrès (CUP), plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs », composé en particulier du triumvirat d'officiers Talaat Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha, qui dirige l'Empire ottoman alors engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Empires centraux. Ermeni soykırımının yaşandığı I. Büyük Savaş döneminde Osmanlı ordusunda görevli 7 binin üzerindeki Alman subayın önemli bir bölümü, kendi ülkelerine döndükten sonra Nazi Partisi'nin kurulmasında yer alarak Alman siyaseti ile ordusunun kilit pozisyonlarında görev yapacaklardır. Il est présenté comme une cruelle conséquence de la guerre, appelée tragédie de 1915, et non comme un acte volontaire et formalisé. Olivier Masseret, « La reconnaissance par le Parlement français du génocide arménien de 1915 ». Dans la peinture, c'est particulièrement l'œuvre abstraite de Arshile Gorky qui est mise en exergue, le génocide apparaissant en filigrane d'une grande partie de son travail.
En 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation invite les enseignants à « dénoncer les prétentions des Arméniens ». Une estimation du nombre de victimes est donnée par Talaat Pacha en personne dans son carnet personnel révélé en 2005, surnommé le « carnet noir ». Au-delà des implications morales et psychologiques, aussi bien pour les États que pour les descendants des populations impliquées, la reconnaissance officielle d'un génocide en 1915-1916 implique des enjeux financiers et territoriaux importants pour la Turquie. Inspiré par le positivisme et le darwinisme social, le CUP développe peu à peu une idéologie nationaliste turquiste qui gagne l'élite ottomane, poussée par une aile radicale en panturquisme, ressuscitant même le mythe du pantouranisme. Le monument subsista de 1919 à 1922, avant d'être détruit à son tour. Les protocoles turco-arméniens de 2008 sont définitivement enterrés en février 2015[186], après qu'Erdoğan a décalé la date de commémoration de la bataille de Gallipoli au 24 avril 1915 (alors qu'elle est traditionnellement commémorée le 25) dans le but de réduire la portée de la célébration du centenaire du génocide arménien[187].
Malheureusement, l'agression turque contre