Image locale (image propre et limitée à l'article, invisible en médiathèque). En pénétrant jusqu’au niveau des communautés villageoises et en rendant compte du comportement des bourreaux, des victimes, et de ceux qui se « trouvaient là » (des témoins aux participants aux massacres, tels des Kurdes), on peut fixer dans le temps avec précision la « fin du monde » qu’a constitué le génocide pour la population arménienne d’Asie Mineure et d’Anatolie : ses membres ont payé de leur vie le désir de construction d’une unité nationale édifiée sur la destruction de la diversité ethnique. Sur l’influence du contexte international et du jeu des Puissances sur le génocide, les historiens de la Grande Guerre ont bien montré l’instrumentalisation de la Question arménienne par les Puissances et les capacités du régime jeune-turc à jouer de la concurrence qui les opposait les unes aux autres.

Ces matériaux, en particulier consulaires, ont permis de grandes avancées dans la connaissance des procédures d’extermination des populations dans les provinces, en particulier par l’étude du fonds du Deuxième Bureau, attaché au ministère de l’Intérieur, sur le programme que le Comité central jeune-turc a mis en œuvre : planification administrative des déportations, volonté des chefs jeunes-turcs de transformer la composition démographique de l’Asie Mineure, au besoin en éradiquant les groupes susceptibles d’entraver leur projet.

comparaissent à ce procès exemplaire. L’évolution du droit international en matière de crimes contre l’humanité doit beaucoup à l’œuvre accomplie par Raphael Lemkin et, concernant la qualification de génocide, à ses références à l’extermination des Arméniens dont l’impunité a constitué un des points de départ de sa réflexion dès les années vingt. À la fin des années 1880, certains d'entre eux formèrent des organisations politiques dans le but d'obtenir une plus grande autonomie, ce qui ne fit que renforcer les doutes des Ottomans quant à la loyauté de la communauté arménienne dans son ensemble à l'intérieur de leurs frontières. Compte-rendu de l’atelier "le numérique 14/18", Les Assises pédagogiques du Centenaire à Bordeaux du 25 au 27 mars, Les Petits Artistes de la Mémoire, la Grande Guerre vue par les enfants, "Du bleuet dans les yeux" pour les élèves de Brossolette, Remise des prix nationaux du concours scolaire "Les enfants pour la paix" - Du traité de Versailles à la paix aujourd’hui, Compte rendu de l’atelier "L'éducation musicale et les commémorations du Centenaire", Compte rendu de l’atelier "Histoire et historiographie de la Grande Guerre réinterrogées à l’occasion des commémorations ?

Jay Winter, (Dir.) Comme l’Empire russe, l’Empire ottoman a voulu profiter de la guerre pour une tentative d’ingénierie sociale et démographique par les déplacements forcés de population, et dans ce cas par l’extermination. 3 Sociétés, Chap.

Les récits de rescapés mis par écrit « à chaud », entre 1917 et 1920 se sont révélés indispensables pour saisir de l’intérieur le sort des convois de déportés ou la vie dans les camps de concentration de Syrie et de Mésopotamie.

Le bilan : près de 1,3 million de morts. Ils constituent une minorité ethnique, de confession chrétienne dans un pays musulman. Si les Ottomans ont perdu la guerre, les Turcs l’ont gagnée. 11, Robin Prior, « La guerre contre l’Empire ottoman », chap. Les Arméniens [...] ayant tenté de troubler la paix et la sureté de l’Empire ottoman [...], ayant osé se joindre à l’ennemi 1 [...], notre gouvernement se voit forcé de prendre des mesures extraordinaires [...]. Dans le contexte du centenaire du génocide des Arméniens, la communauté scientifique internationale entend faire le bilan de cent ans de recherche en proposant notamment un colloque dans une perspective globalisée et pluridisciplinaire à Paris, du 25 au 28 mars 2015.

Elles seraient les résultats d'une commission formée par le ministre de l'intérieur Mustafa Arif. Comme l’Empire allemand, l’Empire ottoman se sentait la victime d’un encerclement par des grandes puissances ennemies, les Russes au Nord, Les Britanniques au Sud et à l’Est. méthodique et systématique de nations et de groupes 2.

L’évaluation de ces crimes de masse, sur lesquels la communauté scientifique porte un jugement globalement consensuel, ne souffre actuellement plus de discussion sur leur nature et sur leur qualification.

La première phase du génocide (mars 1915 à avril 1916) se décompose en un préalable qui consiste à arrêter et à exterminer les mobilisés (mars 1915) et les élites (avril-mai à Istanbul comme en province) ; suivent l’arrestation et le massacre, à proximité de leurs lieux de résidence, des autres hommes adultes (mai-juin), avant la déportation du reste de la population (juin-août).

22 : Hans Lukas Kieser et Donald Bloxham, « génocide », Vol.

Annette Becker, Voir la Grande Guerre, un autre récit, Armand-Colin, 2014.

La dimension économique du génocide, par le projet de création d’une Millî itiksat (« économie nationale »), consistant à capter les entreprises arméniennes et grecques et à les transférer à des entrepreneurs « turcs » est connue, en particulier la confiscation des biens arméniens, dont plus de 2 000 églises et 400 monastères, qui constituent le patrimoine monumental principal.

Le rôle des Guerres balkaniques (1912-1913) et de la défaite humiliante subie par l’Empire ottoman face à ses anciens vassaux serbes, bulgares et grecs est central dans le processus de radicalisation du Comité central jeune-turc, dès la première prise de décision, en février 1914 : déporter d’abord les populations grecques des rives de la mer Égée, puis les populations arméniennes.

• Au total, le bilan varie de 800 000 à 1 500 000 victimes, selon les sources.

La recherche qui se poursuit apportera des précisions sur certains points, comme les différences locales, mais le cadre général de cette histoire est désormais établi. Génocide arménien; Génocide arménien : quatre questions pour comprendre ce qui s'est passé il y a cent ans.

Le génocide des Arméniens (1915 – 1916) En 1915, deux millions d’Arméniens vivent dans l’Empire ottoman.